Samedi 9 janvier 2010 à 18:46

Et, plongée dans un abîme de perplexité, elle se console en tournant longtemps son sucre sans sucre au fond
de son café sans caféine.


Mon frère ne s`énerve jamais, ne dit jamais de mal de personne, ne connaît pas la malveillance et ne juge pas son prochain.
Mon frère est d`une autre planète.
 
Mais si, j`en trouverai un. Un bon garcon. Un Blanc, Un fils unique. Un bon bougre. Carré. Simple. Fourni avec les piles
et le livret de Caisse d`Epargne.
Et qu`on passerait toujours par le sous-sol pour ne pas salir l`entrée.
Et qu`on laisserait les chaussures en bas des marches pour ne pas salir l`escalier.
Et qu`on serait amis avec les voisins qui seraient si sympathiques.
Et qu`on aurait un barbecue en dur.
Ô bonheur. C`était trop affreux.
Je me suis endormie.

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J`avais du mal à ouvrir les yeux et mes cheveux me paraissaient étonnamment lourds. D`ailleurs je les ai même tâtés pour voir si c`était vraiment mes cheveux.

Nos amours perdues, nos lettres déchirées et nos amis au téléphone. Ces nuits mémorables, cette manie de toujours tout déménager et celui ou celle que nous bousculerons demain en courant après un autobus qui ne nous aura pas attendus.


Tout ca et plus encore.
Assez pour ne pas s`abîmer l`âme.
Asses pour ne pas essayer de discuter avec les abrutis.
Qu`ils crèvent.
Ils crèveront tous de toute facon.
Ils crèveront seuls pendant que nous seront au cinéma.

Samedi 9 janvier 2010 à 18:39

Qui m`avait fait cette piqûre ? Moi-même, parce que sans anesthésie je n`aurais pas tenu le coup ?
Je n`étais pas seulement anesthésié dans la salle d`audience, au point d`affronter la vue d`Hanna comme si ca avait été un autre qui l`avait aimée et désirée, quelqu`un que j`aurais bien connu mais qui n`étais pas moi.
Tout le reste du temps aussi, j`étais debout à côté de moi et je me regardais : à l`université, en famille, avec mes amis,je fonctionnais mais intérieurement je ne participais à rien.

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Nous ne devons pas nous immaginer comprendre ce qui est inconcevable ;
nous n`avons pas le droit de comparer ce qui échappe à toute comparaison ;
nous n`avons pas le droit de questionner, car celui qui le fait, même s`il ne met pas les atrocités en doute,
en fait néanmoins un objet de communication, au lieu de les prendre comme une chose devant laquelle
on ne peut que s`imposer le silence de l`horreur, de la honte et de la culpabilité.

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