Mardi 30 juin 2009 à 12:59

Depuis toute la vie, je me suis toujours sentie en dehors, où que je sois, en dehors de l'image, de la conversation, en décalage, comme si j'étais seule à entendre des bruits ou des paroles que les autres ne perçoivent pas, et sourde aux mots qu'ils semblent entendre, comme si j'étais hors du cadre, de l'autre côté d'une vitre immense et invisible.

 

Je peux dire et tout sans qu'elle me le fasse remarquer, parce qu'elle comprend ce que ça veut dire, j'en suis sûre, parce qu'elle sait que et tout c'est pour toutes les choses qu'on pourrait ajouter mais qu'on passe sous silence, par paresse, par manque de temps, ou bien parce que ça ne se dit pas.


Je connais No, sa manière d'être assise, en déséquilibre, ses hésitations et sa pudeur, l'énergie qu'elle dépense pour avoir l'air normal.

 

Parfois il me semble qu'à l'intérieur de moi quelque chose fait défaut, un fil inversé, une pièce défectueuse, une erreur de fabrication, non pas quelque chose en plus, comme on pourrait le croire, mais quelque chose qui manque.

 

Les chiens on peut les prendre chez soi, mais pas les SDF.


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Moi je me suis dit que si chacun d'entre nous accueillait un sans-abri, si chacun décidait de s'occuper d'une personne, une seule, de l'aider, de l'accompagner, peut être qu'il y en aurait moins dans la rue.

 

On est capable d'envoyer des avions supersoniques et des fusées dans l'espace, d'identifier un criminel à partir d'un cheveu ou d'une minuscule particule de peau, de créer une tomate qui reste trois semaines au réfrigérateur sans prendre une ride, de faire tenir dans une puce microscopique des milliards d'informations. On est capable de laisser mourir des gens dans la rue.

 

On ne devrait pas faire croire aux gens qu'ils peuvent être égaux ni ici ni ailleurs.

 

Dans la vie il y a un truc qui est gênant, un truc contre lequel on ne peut rien : il est impossible d'arrêter de penser. Penser à arrêter de penser, c'est encore penser.

(Un des meilleurs livre que j'ai lu depuis longtemps.)

Mardi 30 juin 2009 à 12:07

Tété en concert... c'est du moins ce que je croyais... en fait, c'était pas Tété, c'était bien plus que ça, c'était Tété + Mr Toma + Koumekiam !!!!

Je pensais pas qu'autant de bonnes surprises en une seule fois c'était possible !! C'est à dire que d'habitude, une première partie, même si c'est cool, c'est bien joli mais c'est le truc principal qu'on attend. Eh bien là, je crois que j'aurais pu voir les trois aussi longtemps les uns que les autres sans aucun problème !!

Pour détailler un peu :

Mr Toma : une voix extraordinaire, une présence sur scène plutôt impressionnante, et des textes très sympas, bien que tous sur plus ou moins les même thème. J'ai commencé le concert assise sur un siège et pourtant il m'a fait voyager. Et puis de pouvoir lui parler après le spectacle c'est vraiment la classe !! Alors j'attend de tes nouvelles je reviendrais c'est sur !!

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Koumekiam : Le plus gros choc de la soirée. Lumière éteinte, gros riff de guitare, et là un mec qui se met à slamer de quoi faire passer Grand Corps Malade pour un chanteur de musette. Des textes bien ficelés, et encore, c'est peut dire. Je crois que la plus grande question c'est : Mais comment il fait ça !! Un concentré de talent pile comme j'aime. A suivre de très très près. Pas facile à trouver sur le net, alors je crois que l'achat d'un CD s'imposera !!

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Tété : Et le meilleur pour la fin, encore que cette fois là, le meilleur était partout. Voilà donc que pour la troisième fois de la soirée se pointe sur scène un drôle de bonhomme. Ah mais c'est lui Tété... c'est vrai que c'est pas le genre de mec dont tu t'immagine que c'est une bète de scène... Eh bien détrompez-vous ! Le petit mec tout seul avec sa guitare a plutôt tout déchiré !! Anciennes chansons et nouveautés, saupoudrées de blagues et jeux de mots en tous genres. J'adorais Tété, maintenant je l'aime.

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En deux mots : du surkifffffffff.

Bon d'accord, ça date un peu, mais je pouvais pas ne pas faire d'article dessus, mieux vaut tard que jamais !!

Mercredi 24 juin 2009 à 22:19

J'ai essayé de résister tant bien que mal à la tentation, j'avais vraiment mis de la bonne volonté, je disais "non mais je veux lire le livre d'abord"... Et puis voilà que je me retrouve un dimanche après midi, seule, dans un appartement de 22 m² avec une chaleur étouffante au possible, et pas de projets en vue, et puis les séances étaient à 3,50€... ce qui fait beaucoup de raison de se déplacer, et une forte envie de voir un film long. Il s'est avéré qu'après élimination de toutes les bouses qu'on peut voir à l'affiche en ce moment, il ne me restait qu'une possibilité : MILLENIUM.

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Aucun regret, que du bonheur ce film. Les acteurs, les personnages l'histoire, le cadre, la musique, la totale quoi. Il y a des images qui choquent, des révélations aussi. Et il y a un très bon film. Bien sur, le livre doit apporter une autre dimension, une autre force, mais le film est assez puissant pour se suffire à lui-même.

J'ai vraiment plongé dans l'histoire, avec une petite réticence à la première scène (un vieux monsieur reçoit une lettre bien suspecte... oulala, jamais vu). Mais heureusement cette première impression est bien vite balayée par tout le reste du scénario. Bien ficelé, mordant, et qui donne une seule envie :
voir la suite.

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Avec une petite préférence pour le personnage de Lisbeth. Totalement fascinant.

Lundi 22 juin 2009 à 15:21

Devenir adulte, c'est une aussi grosse arnaque que la pierre philosophale, on l'est jamais vraiment, on fait comme si.


Il faudrait des Fatima instits, infirmières, médecins, avocates et pas qu'une secréataire d'état qui occupe un poste bidon, un cache-misère qui existait pas avant er qui arrive pas à faire fermer sa gueule à Sarko.

 

 

D'abord parce que l'Ali Baba Charmant il pète et il rôte comme tout le monde. Et puis on a aussi besoin de dire merde de temps en temps aux gens qu'on aime, et c'est plus facile quand on leur doit pas tout, qu'on existe aussi par soi-même.

 

Avec les gosses, il faut toujours montrer que t'es plus fort que tout parce que t'es un adulte et qu'eux, ils ont déjà commencé à sa rendre compte que leur daronne est pas la plus belle du monde et que leur daron, c'est pas l'homme le plus fort ou le plus malin que la terre ait jamais porté.


Je crois que j'ai appris très vite que, dans la vie, on est pas obligé d'aimer que les belles choses parce que des fois, les trucs, ils sont beaux juste parce qu'on les aime.

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Ce que les Blancs apprécient le plus après les blagues belges, c'est les blagues sur les Arabes, celles où on est tous des voleurs, des menteurs, des criminels ou des dealers. Même les belles histoires nous épargnent pas les clichés, Schéhérazade est une baratineuse et Ali Baba est un voleur de voleurs (mais un voleur quand même ! ) sur un tapis... volant !


Faudrait toujours se méfier des petits, des frisés et encore plus des petits frisés... Tout les petits firsés que je connais sont méchants parce qu'ils compensent.

 

Les grands se plient en quatre et rêvent de devenir invisible, les gros sont souvent des clowns qui voudraient qu'on les traite comme des petites choses fragiles et les petits, ils font plus de bruits que les autres, plus de mouvement, plus de tout... histoire de pas se faire écrabouiller.

 


Il faudra qu'il comprenne que la vie est belle, qu'elle est injuste souvent mais qu'il faut pas attendre qu'elle s'en aille pour voir qu'elle est d'or plus que le silence, plus que l'amour.

 

Mercredi 17 juin 2009 à 17:30

Bernadette ne possédait pas de nez ; de vagues trous lui tenaient lieu de narines. De minces fentes situées plus haut comprenaient des globes oculaires : peut-être des yeux, dont rien ne permettait d'affirmer qu'ils voyaient. Ce qui m'intrigait le plus était sa bouche : on eut dit celle d'une pieuvre. Je me demandais si cette orifice avait la faculté de produire des sons.

 

L'espace d'un instant, je me dis qu'il avait sa tête des mauvais jours. La seconde d'après, je me rappelai qu'il avait cette figure-là tous les jours.

 

Monsieur Bernardin était d'autant plus vide qu'il était gros : comme il était gros, il avait plus de volume pour contenir son vide.

 

Sa devise semblait être : « Gâchons notre vie dans l'espoir que cela gâche aussi la vie des autres. »

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Moi aussi, je pourrais être une larve amorphe : tout le monde a en soi un gros tas immobile. Il suffit de se laisser aller pour qu'il apparaisse. Personne n'est la victime de personne, sinon de soi-même. Bon prétexte d'avoir épousé une anormale pour s'autoriser à devenir un demeuré. Si tu l'as épousée, c'est parce qu'il y avait déjà en toi un abruti qui reconnaissait en elle sa moitié et son idéal.

 

Vous êtes une masse de souffrance et d'ennui. Plus grave : vous êtes le néant. Vous n'êtes rien et sans doute n'avez-vous jamais rien été.


« Quand fond la neige, où va le blanc ? » demandais Shakespeare. Il me semble qu'il n'y a pas plus grande question.


Je ne sais plus rien de moi.

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