Mercredi 20 août 2008 à 19:37

Ceci dit, ma première cuite, je m'en souviens pas : j'étais bourré.



C'est pas possible de tout expliquer tout le temps. Vous leur dites par exemple que vous pouvez pas aller à une soirée, tout de suite ils vous demande des explications interminables, genre certificat médical, au lieu de juste comprendre que vous aller pas pouvoir venir. Alors du coup, vous simplifiez un peu, vous arrangez, vous transformer légèrement pour pas rentrer dans les détails, presque rien, un petit lifting, et après on vous accuse de mentir. C'est ça qui est embêtant avec les gens. Le manque de logique.

Y a des choses qui s'expliquent pas. Il faudrait l'expliquer à ceux qui pensent que tout s'explique.


« Si t'étais à ma place... »
« Si j'étais à ta place, franchement, y a longtemps que j'y serais plus. »


Par exemple, si vous dites « je suis descendu en bas », le type qui vous reprend avec ironie en vous demandant : « Ah bon, c'était pas en haut que tu es descendu ? », eh bien, ce type, neuf fois sur dix, j'ai envie de le tuer. En tout cas, moi, quand je dis ça, si quelqu'un me reprend en se foutant gentiment de ma gueule, je lui répond tout de suite qu'on peut très bien descendre en haut ou monter en bas, mais que c'est très difficile, parce qu'il faut un sens de la poésie, et que le sens de la poésie, c'est pas donné à tout le monde, et surtout pas aux cons qui pensent mieux parler le français que les autres.


C'est dingue comme cette fille était irrémédiablement elle-même.

On avait l'impression qu'ils auraient pu se mettre à chialer, ses yeux, même sans raison, juste par poésie, tellement ils étaient translucides.


Si elle avait été connu, ça se saurait. Ne serait-ce que par définition.


Et je me suis dit qu'en payant une fille, c'était peut-être ça aussi qu'on payait, l'idée que quelqu'un nous avait attendu dans le froid, malgré la nuit et la danger – l'idée, même dérisoire, même mensongère, d'être attendu par quelqu'un.


J'étais pas à ma place et je me sentais minuscule. Transparent. Et inutile. Comme un pou sur la tête d'un chauve.


« Je te parle. C'est à cette heure là que tu rentres ? » J'ai dit « Oui ». Elle a semblé ulcéré par ma réponse. Comme si c'était de la provoc. Moi, on me pose une question, je répond. J'allais pas lui dire non quand même, alors qu'elle savait très bien que c'était à cette heure là que j'étais rentré. Quelle idée aussi de poser des questions dont on connaît la réponse et dont on sait qu'elle vous énervera.


La bande d'Emilie, c'était vraiment tous des pauvres mecs. Même les filles.


Et j'ai pris l'ascenseur en espérant qu'elle me pardonne. Qu'elle me pardonne d'être celui que je suis, et non un autre.

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