Lundi 27 juillet 2009 à 8:20

L'étincelle dans son regard est intacte, mais elle a comme un faux contact dans le sourire.


Son nez magnifiquement bient dessiné est si minuscule que je me demande comment elle peut respirer avec – à mon avis, il est juste là pour décorer.


Tu connaîtras le manque, puis les affres de la jalousie, de l'incompréhension, la sensation de rejet et d'injustice. Tu auras froid jusque dans tes os, et ton sang fera des glaçons que tu sentiras passer sous ta peau. La mécanique de ton coeur explosera.

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J'ai du pop corn dans le coeur.

 

Les gens n'aiment pas les choses trop différentes de ce qu'ils sont. Même s'ils en apprécient le spectacle, c'est un plaisir de voyeur. Pour eux, aller voir la femme à deux têtes revient au même qu'assister à un accident. J'ai vu beaucoup d'homme l'applaudir mais aucun en tomber amoureux.

 

 

Cette nuit, je vais grimper à la lune, m'installer dans le croissant comme dans un hamac et je n'aurai absolument pas besoin de dormir pour rêver.

 

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Je n'aurais jamais cru que ce soit si compliqué de garder à ses côtés la personne que l'on aime de toutes ses forces. Elle me donne sans compter, jamais de mesquineries. Je donne aussi, pourtant elle reçoit moins. Peut-être parce que je donne mal.

 

 

Je vais vomir de la braise, je la sens remonter l'oeusophage, inonder mon cerveau. Court-circuit sous un crâne.

 

Je commence à être fatigué de mourir tout le temps.

Mardi 30 juin 2009 à 12:59

Depuis toute la vie, je me suis toujours sentie en dehors, où que je sois, en dehors de l'image, de la conversation, en décalage, comme si j'étais seule à entendre des bruits ou des paroles que les autres ne perçoivent pas, et sourde aux mots qu'ils semblent entendre, comme si j'étais hors du cadre, de l'autre côté d'une vitre immense et invisible.

 

Je peux dire et tout sans qu'elle me le fasse remarquer, parce qu'elle comprend ce que ça veut dire, j'en suis sûre, parce qu'elle sait que et tout c'est pour toutes les choses qu'on pourrait ajouter mais qu'on passe sous silence, par paresse, par manque de temps, ou bien parce que ça ne se dit pas.


Je connais No, sa manière d'être assise, en déséquilibre, ses hésitations et sa pudeur, l'énergie qu'elle dépense pour avoir l'air normal.

 

Parfois il me semble qu'à l'intérieur de moi quelque chose fait défaut, un fil inversé, une pièce défectueuse, une erreur de fabrication, non pas quelque chose en plus, comme on pourrait le croire, mais quelque chose qui manque.

 

Les chiens on peut les prendre chez soi, mais pas les SDF.


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Moi je me suis dit que si chacun d'entre nous accueillait un sans-abri, si chacun décidait de s'occuper d'une personne, une seule, de l'aider, de l'accompagner, peut être qu'il y en aurait moins dans la rue.

 

On est capable d'envoyer des avions supersoniques et des fusées dans l'espace, d'identifier un criminel à partir d'un cheveu ou d'une minuscule particule de peau, de créer une tomate qui reste trois semaines au réfrigérateur sans prendre une ride, de faire tenir dans une puce microscopique des milliards d'informations. On est capable de laisser mourir des gens dans la rue.

 

On ne devrait pas faire croire aux gens qu'ils peuvent être égaux ni ici ni ailleurs.

 

Dans la vie il y a un truc qui est gênant, un truc contre lequel on ne peut rien : il est impossible d'arrêter de penser. Penser à arrêter de penser, c'est encore penser.

(Un des meilleurs livre que j'ai lu depuis longtemps.)

Lundi 22 juin 2009 à 15:21

Devenir adulte, c'est une aussi grosse arnaque que la pierre philosophale, on l'est jamais vraiment, on fait comme si.


Il faudrait des Fatima instits, infirmières, médecins, avocates et pas qu'une secréataire d'état qui occupe un poste bidon, un cache-misère qui existait pas avant er qui arrive pas à faire fermer sa gueule à Sarko.

 

 

D'abord parce que l'Ali Baba Charmant il pète et il rôte comme tout le monde. Et puis on a aussi besoin de dire merde de temps en temps aux gens qu'on aime, et c'est plus facile quand on leur doit pas tout, qu'on existe aussi par soi-même.

 

Avec les gosses, il faut toujours montrer que t'es plus fort que tout parce que t'es un adulte et qu'eux, ils ont déjà commencé à sa rendre compte que leur daronne est pas la plus belle du monde et que leur daron, c'est pas l'homme le plus fort ou le plus malin que la terre ait jamais porté.


Je crois que j'ai appris très vite que, dans la vie, on est pas obligé d'aimer que les belles choses parce que des fois, les trucs, ils sont beaux juste parce qu'on les aime.

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Ce que les Blancs apprécient le plus après les blagues belges, c'est les blagues sur les Arabes, celles où on est tous des voleurs, des menteurs, des criminels ou des dealers. Même les belles histoires nous épargnent pas les clichés, Schéhérazade est une baratineuse et Ali Baba est un voleur de voleurs (mais un voleur quand même ! ) sur un tapis... volant !


Faudrait toujours se méfier des petits, des frisés et encore plus des petits frisés... Tout les petits firsés que je connais sont méchants parce qu'ils compensent.

 

Les grands se plient en quatre et rêvent de devenir invisible, les gros sont souvent des clowns qui voudraient qu'on les traite comme des petites choses fragiles et les petits, ils font plus de bruits que les autres, plus de mouvement, plus de tout... histoire de pas se faire écrabouiller.

 


Il faudra qu'il comprenne que la vie est belle, qu'elle est injuste souvent mais qu'il faut pas attendre qu'elle s'en aille pour voir qu'elle est d'or plus que le silence, plus que l'amour.

 

Mercredi 17 juin 2009 à 17:30

Bernadette ne possédait pas de nez ; de vagues trous lui tenaient lieu de narines. De minces fentes situées plus haut comprenaient des globes oculaires : peut-être des yeux, dont rien ne permettait d'affirmer qu'ils voyaient. Ce qui m'intrigait le plus était sa bouche : on eut dit celle d'une pieuvre. Je me demandais si cette orifice avait la faculté de produire des sons.

 

L'espace d'un instant, je me dis qu'il avait sa tête des mauvais jours. La seconde d'après, je me rappelai qu'il avait cette figure-là tous les jours.

 

Monsieur Bernardin était d'autant plus vide qu'il était gros : comme il était gros, il avait plus de volume pour contenir son vide.

 

Sa devise semblait être : « Gâchons notre vie dans l'espoir que cela gâche aussi la vie des autres. »

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Moi aussi, je pourrais être une larve amorphe : tout le monde a en soi un gros tas immobile. Il suffit de se laisser aller pour qu'il apparaisse. Personne n'est la victime de personne, sinon de soi-même. Bon prétexte d'avoir épousé une anormale pour s'autoriser à devenir un demeuré. Si tu l'as épousée, c'est parce qu'il y avait déjà en toi un abruti qui reconnaissait en elle sa moitié et son idéal.

 

Vous êtes une masse de souffrance et d'ennui. Plus grave : vous êtes le néant. Vous n'êtes rien et sans doute n'avez-vous jamais rien été.


« Quand fond la neige, où va le blanc ? » demandais Shakespeare. Il me semble qu'il n'y a pas plus grande question.


Je ne sais plus rien de moi.

Mardi 21 avril 2009 à 12:20

Nous, nous rêvions d'un monde où les hommes seraient libres d'exister.


Tu vois, c'est l'histoire d'un curé qui se prive de manger pour sauver un Arabe, d'un Arabe qui sauve un Juif en lui donnant encore raison de croire, d'un Juif qui tient l'Arabe au creux de ses bras, tandis qu'il va mourir, en attendant son tour ; tu vois, c'est l'histoire du monde des hommes, avec ses moments de merveilles insoupsonnées.



On est tous l'étranger de quelqu'un.


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Dans ce champ de chaumes, mon petit frère et moi étions et resterions à jamais deux enfants de la liberté , égarés parmi soixante millions de mort.


L'homme s'habitue à tout, c'est l'un de ses grands mystères. Nous ne sentions plus notre propre puanteur, personne ne se souciait de celui  qui se penchait au-dessus du minuscule trou dans le plancher pour s'y soulager. La faim était oubliée depuis longtemps, seule durait l'obsession de la soif ; surtout quand une nouvelle boursouflure se formait sur nos langues. L'air se raréfiait non seulement dans le wagon mais aussi dans nos gorges : il était de plus en plus difficile de déglutir. Mais nous avions pris l'habitude de cette souffrance du corps qui ne nous quittait plus ; nous nous accoutumions à toutes les privations, y compris celle du sommeil. Et les seuls qui, par courts instants, trouvaient une délivrance, c'était dans la folie qu'ils s'évadaient.


Mourir pour la liberté d'autrui est difficile quand on n'a que
16 ans.

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